Podcast NBA : Analyse complète des Finales de Conférence 2024
Bilan des Denver Nuggets après leur élimination
Les Denver Nuggets ont été éliminés hier soir lors du Game 7 contre le Thunder, répétant le scénario de la saison dernière où ils avaient également été sortis en demi-finale de conférence lors d’un septième match décisif. La différence ? L’an dernier, c’était à domicile contre Minnesota, cette année à l’extérieur chez le Thunder.
Le constat reste similaire à celui de la saison précédente : Nikola Jokic et Jamal Murray surnagent, mais l’effectif s’avère trop court face à l’opposition. Le match de dimanche soir a clairement mis en évidence l’écart entre le Thunder et les Nuggets à ce niveau.
Comme l’a souligné Jacques Monclar : « Ils ont été très nobles, même s’ils ont joué sur une rotation resserrée, et c’est évidemment un problème majeur. Je rappelle que c’est une équipe qui a perdu en 2 ans Bruce Brown, Jeff Green, Richie Jackson et KCP.«
Les Nuggets font face à plusieurs défis pour la reconstruction :
- Payton Watson a été une déception
- Julian Strawther avait bien débuté la saison mais a été freiné par des blessures
- Des joueurs comme Peyton Watson et Zeke Nnaji ont été en échec
- Andre Jackson Jr. n’a pas semblé être un « impact player »
La rotation est trop courte et l’équipe devra se reconstruire, avec ou sans David Adelman. Les joueurs ont adhéré à sa philosophie en fin de saison, mais des décisions importantes devront être prises sur plusieurs postes clés.
Les satisfactions et interrogations
- Christian Braun devient un joueur solide
- Aaron Gordon a montré qu’une fois remis de ses blessures, il est le complément idéal de Nikola Jokic
- Nikola Jokic reste le socle indiscutable de l’équipe
- Jamal Murray a prouvé qu’il pouvait élever son niveau en playoffs, mais pourquoi n’arrive-t-il pas à maintenir ce niveau sur 82 matchs ?
Le problème financier
Ce qui est inquiétant pour les Nuggets, c’est qu’ils auront déjà la 4ème masse salariale de la NBA la saison prochaine, limitant considérablement leur marge de manœuvre. Michael Porter Jr., considéré comme le maillon faible du cinq majeur, sera payé 40 millions prochainement. Un joueur potentiellement échangeable, mais qui voudrait d’un joueur aussi cher pour un rendement aussi faible ?
Nikola Jokic semblait fataliste après la défaite : « Ça sert à rien de dire ‘et si, et si’ s’il n’y avait pas de blessés. La vérité, c’est que si on n’a pas gagné, c’est qu’on ne pouvait pas gagner.«
Le propriétaire Josh Kroenke, bien que fier de son équipe, ne semble pas dans son discours vouloir faire énormément de changements ou payer davantage pour cette équipe déjà onéreuse.
Le plafond des Nuggets semble avoir été atteint depuis deux ans, avec peu de moyens de changer significativement l’équipe à moins d’échanger plusieurs joueurs contre un élément plus fort.
Finale de Conférence Ouest : Thunder vs Timberwolves
La finale de conférence Ouest opposera Oklahoma City à Minnesota, dans ce qui s’annonce comme une série plus défensive qu’offensive. Le point d’orgue sera sans doute le duel entre Shai Gilgeous-Alexander et Anthony Edwards, deux joueurs qui aspirent à devenir le nouveau visage de la NBA.
« C’est l’émergence de la nouvelle génération de joueurs extérieurs« , note Jacques Monclar, soulignant les styles contrastés des deux stars : « Ils sont tellement différents dans l’expression, tellement forts physiquement, pas de la même manière. Il y en a un qui est smooth, qui est délié, qui est élégant et l’autre qui est d’une explosivité, d’une violence, d’un jeu direct formidable.«
Les options tactiques pour OKC
Une question stratégique se pose pour le Thunder : faut-il décaler Jalen Williams au poste 4 et jouer avec un seul pivot (probablement Isaiah Hartenstein), avec Chet Holmgren qui sortirait du banc ? Cette configuration pourrait être efficace face à Julius Randle, qui avec Edwards est le vrai moteur des Timberwolves.
Randle affiche des statistiques impressionnantes depuis le début des playoffs : 24 points, 6 passes et 6 rebonds en moyenne. Jalen Williams pourrait lui apporter un vrai répondant physique, car Holmgren risque de ne pas être assez vif pour contenir Randle.
Le Thunder dispose de nombreuses options tactiques, comme l’a démontré le match de dimanche avec Alex Caruso placé sur Jokic. Leur défense contre Jokic était particulièrement bien préparée, le forçant à contester les tirs et doublant avec Holmgren ou Hartenstein.
En revanche, leur attaque contre la zone des Nuggets s’est révélée inefficace, sauvée uniquement par leur capacité à voler des ballons et à courir en transition.
Les forces des Timberwolves
Minnesota possède également des joueurs capables de faire la différence en sortie de banc, comme Naz Reid ou Donte DiVincenzo, qui peuvent rapidement marquer 10-15 points et changer le cours d’un match.
Une question se pose : les Timberwolves utiliseront-ils beaucoup la zone ? Denver l’a fait pour compenser un déficit physique face à OKC, mais Minnesota pourrait préférer jouer du homme à homme étant donné leur profil athlétique.
Physiquement, ce sera « Jurassic Park » selon Jacques Monclar, avec deux équipes qui jouent très physique, souvent à la limite. L’arbitrage devra être vigilant pour bien contrôler cette série.
Petite anecdote : cette série verra Shai Gilgeous-Alexander affronter son cousin Nickeil Alexander-Walker, et Chet Holmgren revenir dans sa ville natale de Minneapolis.
Finale de Conférence Est : Pacers vs Knicks
Du côté Est, les New York Knicks retrouvent les Indiana Pacers, qui les avaient éliminés la saison dernière. À l’époque, New York était handicapé par les blessures de Jalen Brunson, OG Anunoby et Julius Randle.
Cette opposition de style promet d’être fascinante : les Pacers adorent le jeu de transition, ce qui n’est pas la force première des Knicks.
« C’est le basket urbain contre le basket de campagne« , résume Jacques Monclar, faisant référence aux maillots « Hickory » des Pacers qui revendiquent cet héritage.
La profondeur de l’effectif d’Indiana
L’un des grands atouts d’Indiana est la profondeur de son effectif. Sur le banc, on trouve Benedict Mathurin, T.J. McConnell, Obi Toppin, Andrew Nembhard, Isaiah Jackson et Thomas Bryant. Pour Rick Carlisle, c’est vraiment l’abondance de biens.
Aucun joueur des Pacers n’a dépassé les 35 minutes en moyenne sur ces playoffs, alors que du côté de New York, trois joueurs évoluent entre 39 et 40 minutes.
« Ta demande d’intensité est plus facile à obtenir parce que si elle n’est pas là, tu fais une rotation« , explique Jacques Monclar. « Et puis il y a des joueurs hyper intenses. TJ McConnell est un joueur intense. Mathurin est un joueur hyper intense, Obi Toppin à sa manière, et avec Siakam, ça fait un poste 4 très fort pour Indiana.«
L’équipe des Pacers affiche un pourcentage de réussite au tir de 58% depuis le début des playoffs, le plus haut pourcentage de l’histoire de la NBA après deux tours de playoffs.
Les forces des Knicks
Les Knicks comptent sur Jalen Brunson, qui a été très à l’aise malgré la forte opposition de Boston (Derrick White, Jrue Holiday). Face à Indiana, il devrait avoir plus de latitude en attaque.
Jacques Monclar souligne un paramètre important dans la réussite actuelle de Brunson : « Autour de lui, Donte DiVincenzo et OG Anunobi sont à un niveau d’adresse supérieur. […] Et puis Josh Hart dans son registre tambour permanent. Donc la défense est fixée et s’il n’en a qu’un en face, un grand, un petit, un gros, un vert, un jaune, il se joue au ballon le pit-bull Jalen Brunson.«
Karl-Anthony Towns a connu des difficultés au tir contre Boston (3/19 à 3 points), mais il a une grosse marge de progression face à Myles Turner et Obi Toppin.
Programme des Finales de Conférence
Tous les matchs seront diffusés sur beIN Sports, avec un calendrier qui s’organise ainsi :
- Thunder vs Timberwolves : début dans la nuit de mardi à mercredi à 2h30
- Pacers vs Knicks : début dans la nuit de mercredi à jeudi à 2h00
Pour toute la durée des finales de conférence, les matchs de l’Ouest se joueront à 2h30 et ceux de l’Est à 2h00 du matin.
Des séries qui s’annoncent passionnantes tant à l’Est qu’à l’Ouest, avec des confrontations de styles et des duels individuels qui promettent du grand spectacle.