Analyse Playoffs NBA : Jokić et SGA en difficulté, Boston joue avec le feu !
Bienvenue pour notre analyse hebdomadaire des playoffs NBA ! Aujourd’hui, nous faisons le point sur les séries en cours avec un regard particulier sur les performances des superstars et les ajustements tactiques qui font la différence.
Oklahoma City vs Denver : Les superstars en difficulté
La série entre Oklahoma City et Denver prend une tournure inattendue. Le Thunder a remporté le match 4 avec une victoire serrée de 5 points, portant la série à 3-1. Mais ce qui frappe particulièrement, c’est la performance en-deçà des attentes des deux superstars de la série.
Nikola Jokić, pourtant candidat au MVP, se retrouve en grande difficulté face à la défense très physique du Thunder. À l’exception du match 1, le Serbe peine à imposer son jeu habituel. De l’autre côté, Shai Gilgeous-Alexander ne reproduit pas du tout ses performances de saison régulière. Ses pénétrations et ses tirs à mi-distance, qui semblaient si faciles pendant la saison, sont maintenant bien contenus par la défense des Nuggets.
« On parle des deux candidats MVP. On a mis la barre très haut. On attend que ces joueurs-là soient en avant, mais ça ne se passe pas comme ça en playoffs tout simplement », explique notre analyste.
Ce qui surprend également, c’est la faible production offensive d’Oklahoma City, pourtant l’une des meilleures attaques de la NBA. Le match s’est terminé avec seulement 92 points pour le Thunder, bien en-dessous de leurs standards.
Pour Denver, malgré les difficultés, l’expérience de champions pourrait faire la différence. « Ils ont le métier, ils ont des champions. Je pense que c’est un élément encore négatif pour Oklahoma City – ils n’ont jamais gagné de titre, donc ils n’ont pas cette expérience. Eux, c’est du jour au jour, ils apprennent après chaque match. Denver, ils connaissent la route. »
Les ajustements tactiques décisifs
Mark Daigneault, le coach du Thunder, a dû faire des choix difficiles dans sa rotation, notamment:
- La disparition d’Isaiah Joe de la rotation
- L’intégration d’Aaron Wiggins et Cason Wallace
- La réduction du temps de jeu de Lu Dort en fin de match, malgré son excellent travail défensif sur Jamal Murray
« Les playoffs ne sont pas comme la saison régulière, et c’est pareil pour les coachs. Là, tu trouves les coachs qui ont une capacité rapide de faire des adaptations, de lire le sens du jeu », analyse notre expert.
La tactique défensive de Denver consistait à enlever le ballon des mains de SGA et à laisser le cinquième option ouvert dans le coin opposé. Face à cette stratégie, le Thunder a dû s’adapter en intégrant des joueurs capables de convertir ces tirs ouverts.
Que peut faire Jokić pour se libérer ?
Face à la défense acharnée d’Oklahoma City, Jokić doit trouver des solutions. Actuellement, il tire à seulement 18% à trois points dans cette série, ayant raté 11 tirs consécutifs à un moment donné.
« La défense contre Jokić est excellente. Elle l’oblige vraiment à travailler pour avoir ses tirs et comme il n’a pas d’adresse en ce moment, son champ d’action est réduit », note notre analyste. « C’est le choix tactique d’OKC, vraiment l’encadrer, et ils ont des défenseurs capables de l’user un peu – Chet Holmgren, Isaiah Hartenstein, Jaylin Williams… »
La profondeur du banc d’Oklahoma City pourrait finalement faire la différence dans cette série, usant physiquement les Nuggets qui sortent déjà d’une série en 7 matchs contre les Clippers.
Indiana écrase Cleveland : Une démonstration collective
Les Pacers ont littéralement explosé les Cavaliers avec 41 points d’écart à la mi-temps, s’imposant finalement largement dans le match 4. Indiana, comme Minnesota l’année dernière, se rapproche d’une finale de conférence improbable avant le début des playoffs.
« Je pense que c’est une équipe très bien construite, ils ont fait les petites touches qu’il fallait. Je pense qu’ils sont très bien coachés. Rick Carlisle fait partie des meilleurs entraîneurs NBA dans la structure, dans l’organisation », souligne notre expert.
L’identité de jeu des Pacers est claire : un basket rapide, ouvert, avec beaucoup de tirs précoces, parfois même suspects, mais toujours avec une énergie débordante. « C’est l’équipe la plus collective, la plus solide, la plus rigoureuse dans leur jeu à eux. »
Ce qui est particulièrement remarquable, c’est l’amélioration défensive des Pacers, une équipe traditionnellement connue pour son attaque prolifique plutôt que pour sa défense. « On n’a jamais, ou pas souvent, mis le mot ‘défendre’ dans une phrase avec les Pacers. C’était plutôt ‘le premier arrivé à 135’. Mais là, on voit une équipe capable de défendre, capable d’être dure, de couper le ballon. »
La stratégie défensive des Cavaliers en question
Les Cavaliers ont passé « 70% du temps en zone », une stratégie inhabituelle pour eux cette saison. « C’est avouer qu’on ne peut pas contrôler l’équipe en face. Donc on va essayer de truquer », analyse notre expert.
Face à cette défense de zone, Indiana s’est parfaitement adapté après avoir connu des difficultés lors du match précédent. Rick Carlisle a mis en place un système utilisant Pascal Siakam en poste bas, offrant ainsi plusieurs options offensives.
Pour Cleveland, la défense de zone était peut-être aussi une manière d’aider Darius Garland et Donovan Mitchell, qui ne sont pas réputés pour leurs qualités défensives. Mais face à un meneur intelligent comme T.J. McConnell, cette stratégie a montré ses limites.
« La moindre petite erreur, la moindre erreur de communication sur une zone, tu laisses un énorme boulevard à l’adversaire », note notre analyste.
Le prochain match sera crucial pour Cleveland, dos au mur, mais notre expert ne voit pas les Cavaliers s’en sortir : « La seule raison que tu peux avoir un raisonnement comme ça, c’est de regarder la saison régulière. Mais encore une fois, ce n’est pas la même chose. »
Minnesota en position de force face à Golden State
Les Timberwolves mènent désormais 3-1 contre les Warriors et ont un boulevard qui s’ouvre vers la finale de conférence, surtout depuis la blessure de Stephen Curry. Le prochain match à Minneapolis pourrait leur permettre de conclure la série avec un 4-1, comme ils l’avaient fait au premier tour contre les Nuggets.
« On sait parfaitement bien que les Warriors sans Steph Curry, c’est mission impossible », affirme notre expert. Malgré les efforts de Klay Thompson, Andrew Wiggins ou encore Draymond Green, l’absence du meneur All-Star est trop handicapante.
Cependant, notre analyste émet quelques réserves concernant Minnesota : « Je ne suis pas convaincu du tout par les Wolves, ils ont encore cette tendance à avoir des gros blancs. Pendant 5-6 minutes, ils déjouent complètement. »
Le facteur Julius Randle
L’explosion de Julius Randle durant ces playoffs est l’une des surprises de cette post-saison. Traditionnellement considéré comme un joueur de saison régulière qui peine en playoffs, Randle s’est révélé être le facteur X des Timberwolves depuis le départ de Karl-Anthony Towns.
« C’est toujours un joueur qu’on a reconnu, qui a beaucoup de talent, mais en playoffs, qui n’a pas de rigueur, qui n’a pas de basket élevé. Des mauvais choix, des mauvais tirs, des mauvais espaces », rappelle notre expert.
L’association avec Rudy Gobert n’était pas non plus évidente sur le papier, Randle étant un joueur qui pénètre beaucoup dans la raquette, là où Gobert opère habituellement. Pourtant, cette combinaison fonctionne contre les Warriors.
Pour continuer à performer, les Wolves doivent maintenir leur identité défensive d’élite : « Les Wolves vont être performants s’ils ne perdent pas la notion qu’ils sont capables d’être une équipe défensive élite. »
Avec les difficultés observées chez Oklahoma City et Denver dans l’autre série de la conférence Ouest, Minnesota pourrait même envisager une place en finale NBA, ce qui semblait impensable en début de saison.
Boston vs New York : Les Celtics se réveillent
Boston est revenu à 2-1 dans la série après avoir perdu les deux premiers matchs à domicile. Ce retournement de situation était prévisible tant les Celtics semblaient suffisants et trop dépendants de leur tir à trois points lors des deux premières rencontres.
« Les Knicks étaient quand même deux fois à Boston à plus de 20 points d’écart. Tu voyais le vrai équilibre entre les deux équipes », rappelle notre analyste. « C’était deux victoires à Boston arrachées, et Boston était très suffisant. »
Les ajustements des Celtics ont été déterminants : « Boston s’est tout simplement réajusté un petit peu. Le dernier match, ils étaient hyper chauds à trois points, mais ils en prennent beaucoup moins. On a vu la notion d’attaquer avec Jaylen Brown et Jayson Tatum beaucoup plus en drive. »
Le match 4 à Madison Square Garden s’annonce crucial. « Les Knicks peuvent tenir la distance, ils peuvent prendre ce match, cette troisième victoire. Je crois sincèrement qu’ils peuvent gagner encore un match, et à mon avis ce sera cette nuit », prédit notre expert.
La condition physique de Kristaps Porzingis, visiblement diminué, pourrait être un facteur important. « On voit qu’il est fatigué, il est entamé, il est à 50 ou 60%. Défensivement, ça compte pour beaucoup, notamment dans la protection du cercle. »
Contrairement à la saison dernière où les Knicks étaient arrivés épuisés en playoffs, l’équipe semble avoir encore de l’énergie en réserve. « La fatigue, tu ne la ressens pas. Tu as envie d’être décisif. Le fatigue, pour moi, ce n’est pas un facteur. »
Conclusion
Ces playoffs 2024 nous réservent encore de nombreuses surprises. Comme le souligne notre expert : « Aujourd’hui, il n’y a plus personne d’incassable. On a vu dans les deux conférences que l’écart s’est réduit. Tous les équipes sont capables de déjouer, elles sont tactiquement en train de voir des choses. »
C’est maintenant que se séparent les joueurs performants sous pression de ceux qui fléchissent face à l’enjeu. « Toutes les légendes du basket sont des joueurs qui sont capables [de performer en playoffs]. C’est pour ça qu’on a inventé la phrase ‘playoff [joueur]’, parce que justement c’est là que tout se joue. »
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