Frédéric Fauthoux fait le bilan de l’EuroBasket 2025 des Bleus : « Tout n’est pas à jeter »
Une semaine après l’élimination précoce de l’équipe de France en huitièmes de finale de l’EuroBasket 2025, le sélectionneur Frédéric Fauthoux s’est confié sur le parcours mitigé des Bleus. Malgré la déception, l’ancien coach de Bourg-en-Bresse tire des enseignements positifs de cette première expérience à la tête de la sélection nationale.
Une élimination qui laisse un goût amer
« C’est avant tout une grosse déception », confie Frédéric Fauthoux en évoquant l’élimination face à la Géorgie. Le sélectionneur ne cache pas sa frustration concernant cette prestation ratée : « Ce dernier match était, avec les matchs de préparation compris, le match le plus mauvais, le plus raté que l’on a pu fournir. »
Cependant, Fauthoux refuse de tout jeter : « Quand on analyse un petit peu, tous les matchs de groupe ont été d’une belle facture. On s’est donné beaucoup d’espoir avec ces victoires contre la Slovénie et contre la Pologne à domicile. » Cette nuance dans l’analyse témoigne d’une approche constructive malgré l’échec.
Les points positifs à retenir de cet EuroBasket
Pour ce néophyte à ce niveau de compétition, plusieurs éléments encourageants émergent de cette campagne européenne. « Il y a quand même pas mal de choses que je garde du bon côté », explique-t-il. L’occasion de découvrir de nouveaux joueurs comme Diing et Diabaté, qui évoluent en NBA, constituait un objectif important.
« Tous ont joué le jeu, ils se sont beaucoup investis, ils sont beaucoup engagés », souligne Fauthoux. Cette implication collective représente une base solide pour l’avenir, même si l’expérience manquait cruellement face aux équipes établies.
L’émergence de jeunes talents
Parmi les satisfactions, le sélectionneur met en avant l’émergence de jeunes joueurs : « On a vu des jeunes émerger. Bilal, Zacharie, Alexandre, ils ont montré de belles choses. » Ces performances individuelles dans un contexte difficile constituent un espoir pour l’avenir de l’équipe de France.
Victor Wembanyama, l’avenir de l’équipe de France
L’absence de Victor Wembanyama a pesé lourd sur cette campagne. Fauthoux ne cache pas ses ambitions : « Ma volonté, c’est qu’au mieux en juillet, au pire en août, on puisse voir Victor. » Le sélectionneur entretient des relations régulières avec la star des Spurs, qui « a envie de venir, il est motivé, il apporte son soutien à l’équipe de France. »
Cette perspective d’avoir Wembanyama dès les prochaines fenêtres internationales change la donne pour les qualifications au Mondial 2027 au Qatar, étape cruciale pour accéder aux JO de Los Angeles 2028.
Un chantier de construction collective
« Quand on voit la finale de ce soir où ce sont des équipes qui jouent ensemble depuis très longtemps, il y aura un vrai travail à faire », analyse Fauthoux. Le manque d’automatismes et d’expérience commune s’est fait cruellement ressentir face à des sélections rodées.
Les défis à relever pour l’avenir
Le poste de meneur constitue un chantier prioritaire. L’absence de dernière minute de Mathias Strazel a désorganisé les plans : « Deux jours avant de partir à l’Euro, on apprend la blessure de Matthew, c’était un gros coup de massue. » Fauthoux compte sur le développement de Théo Maledon au Real Madrid et la progression de Matthew Strazel.
Au-delà des aspects techniques, c’est l’état d’esprit qui préoccupe le sélectionneur. « On n’a jamais senti collectivement l’œil du tigre », observe-t-il. Cette grinta, cette combativité qui caractérisait les précédentes générations, devra être retrouvée pour rivaliser avec les meilleures nations européennes.
Un programme exigeant en perspective
La concurrence européenne s’intensifie avec des équipes comme l’Allemagne, la Grèce médaillée de bronze, ou encore la Turquie en progression. « Le championnat d’Europe est l’une des compétitions les plus denses qui puissent exister dans le monde », rappelle Fauthoux, conscient du défi à relever.
Vers une nouvelle approche
Cette première expérience en tant que sélectionneur a permis à Fauthoux de mieux cerner les exigences du haut niveau international. « Je me suis aperçu de ce qui pouvait se passer pendant un championnat d’Europe, le niveau de certaines équipes », confie-t-il.
L’objectif est désormais de construire une équipe stable avec des automatismes, en s’appuyant sur les joueurs d’expérience et les jeunes talents révélés cet été. « Tout n’est pas à jeter », martèle le sélectionneur, déterminé à tirer les leçons de cette déception pour préparer l’avenir.
Malgré l’élimination précoce, Frédéric Fauthoux garde confiance en l’avenir de l’équipe de France. Avec le retour espéré de Victor Wembanyama et la maturation des jeunes talents, les Bleus ont les cartes en main pour retrouver leur rang sur la scène européenne et mondiale.

