Les Spurs et Giannis Antetokounmpo : Une Association Potentielle avec Victor Wembanyama ?
Demi-finales de conférence : Denver refuse de mourir face à OKC
Les demi-finales de conférence touchent à leur fin, et le match entre Denver et Oklahoma City cette nuit a livré son verdict : il y aura bien un Game 7 dimanche soir. Les Nuggets, champions en titre, n’ont pas voulu mourir devant leur public et ont livré une prestation convaincante face à un Thunder de plus en plus décevant dans ces playoffs.
Nikola Jokic a été monumental avec un impressionnant 9/14 au tir. Le Joker a donné une véritable leçon d’appuis et de mouvements de pivot à Chet Holmgren, notamment en seconde mi-temps. De l’autre côté, Shai Gilgeous-Alexander n’a pas été à la hauteur des attentes, notamment en fin de match où son impact a été limité par les fautes.
« Je suis même déçu du Thunder depuis les deux matchs à Memphis et depuis le début de la série. Certes, il y a des performances par moment de l’un ou de l’autre mais jamais ensemble », analyse Jacques McLar. « Jalen Williams fait un gros match et il pioche en poste 3. Je suis toujours pas convaincu de l’utilisation des deux Bigman comme d’une grande utilité en décalant Jalen Williams qui est certes un couteau suisse mais quand même beaucoup plus efficace au poste 4 qu’au poste 3. »
Ce Thunder, qui avait dominé la saison régulière avec 68 victoires (deuxième meilleur net rating de l’histoire derrière les Bulls de 1996), montre ses limites en playoffs. Est-ce dû à l’inexpérience d’une équipe qui était la plus jeune en NBA au début de la saison ? Ou est-ce un manque de vécu commun ?
« La jeunesse, alors je vais peut-être être un peu dur, il y a pas de joueurs différents hormis Shai. Ce sont ces joueurs-là qui jaillissent et qui apparaissent en playoffs », poursuit McLar. « Le contre-exemple, c’est Jamal Murray qui fait une saison régulière très moyenne et qui s’éclate depuis qu’ils sont en playoffs. Denver est habitué au combat. »
Un Thunder trop gentil ?
Une autre explication possible à cette contre-performance d’OKC : l’équipe serait-elle trop « gentille » ? « On a pas l’impression qu’il y a un vrai killer dans cette équipe. C’est pas la nature de Shai. Il y a que Caruso je trouve qui a ce côté un peu guerrier et qui connaît la route jusqu’au titre. Le reste, c’est un peu tous des gentils garçons », observe-t-on.
Cette analyse est renforcée par certaines décisions tactiques discutables, notamment la gestion des fautes de Shai Gilgeous-Alexander. « Quand ils font trois fautes en première mi-temps, faut les sortir », insiste McLar, critiquant ouvertement le coaching de Mark Daigneault. « On prend pas le risque de laisser un joueur comme Shai avec trois fautes qui va prendre la 4e. On a vu avec Brunson que les fautes peuvent déstabiliser une équipe si elles sont portées sur le franchise player. »
Jalen Williams, la déception
Parmi les déceptions côté Thunder, Jalen Williams n’a pas été à la hauteur de son statut d’All-Star. Avec un seul match à plus de 20 points sur toute la série (30-32 lors du Game 2), il n’a pas su être le lieutenant efficace dont Shai Gilgeous-Alexander avait besoin.
« J’avais des interrogations sur Jalen Williams malgré son statut d’All-Star parce que la saison dernière déjà en playoffs, ça n’avait pas été ça. Et là de nouveau, ce n’est pas vraiment le numéro 2 attendu pour soutenir Shai », analyse-t-on. « Je pense que le fait de ne pas jouer à son poste naturel qui est le poste 4, et qu’en 3 ce n’est pas un shooter assez régulier et efficace, il ne s’y retrouve pas. »
À l’inverse, Aaron Gordon s’est illustré côté Denver, soulignant l’importance du poste 4 dans ces séries de playoffs : « Je voudrais faire remarquer dans toutes ces séries de playoffs l’importance du poste 4. Randle très fort sur la série contre les Warriors malgré la présence de Draymond Green, Karl-Anthony Towns avec les Knicks, il joue 4 très souvent et il est efficace. Pascal Siakam qui règne sur le poste et en plus avec comme backup un pétard ambulant certes mais un bon joueur qui est Obi Toppin. »
Boston et la blessure de Tatum
La discussion s’est ensuite orientée vers Boston et la blessure de Jason Tatum, touché au tendon d’Achille. Une blessure grave qui pourrait compromettre sa saison prochaine entière. « C’est un coup terrible pour la franchise », surtout pour une équipe construite autour de cinq gros salaires.
Avec près de 500 millions de dollars de masse salariale prévue l’an prochain, dont 280 de luxury tax, et de nouveaux propriétaires qui ne seront peut-être pas aussi enclins à payer que les précédents, Boston pourrait être contraint à des choix difficiles cet été.
« Est-ce qu’elle n’est pas un peu en fin de cycle ? Est-ce qu’il est intelligent de construire une équipe où cinq mecs qui sont JB, JT, KP, donc Brown, Tatum, Porzingis, Holiday et White, même si White il prend entre guillemets ‘que’ 18-19 millions… Tu as une masse salariale après qui est… Il y a cinq mecs qui sont payés. Est-ce que c’est pas mieux d’en avoir sept-huit peut-être un peu moins et donc d’en faire péter un sur un gros contrat ? »
Parmi les candidats potentiels à un départ, Jrue Holiday semble le plus probable, même si trouver un remplaçant capable de défendre aussi bien représente un défi.
Les Knicks et le Game 6
Ce vendredi soir, les Knicks auront l’occasion de se qualifier pour la finale de conférence Est en cas de victoire contre Boston au Game 6. « Pour les Knicks, bien sûr, faut pas laisser ça à Boston. Boston est une équipe qui tient debout, elle est très largement sans Tatum, même si bien sûr elle est moins forte », analyse-t-on.
Une victoire des Knicks ce soir serait historique pour une franchise qui n’a plus été titrée depuis 52 ans et qui connaît un renouveau sous l’impulsion de Jalen Brunson, considéré comme l’un des meilleurs joueurs de ces playoffs avec Anthony Edwards.
Les Spurs doivent-ils viser Giannis ?
La discussion s’est terminée sur le sujet du titre : les Spurs doivent-ils tenter d’acquérir Giannis Antetokounmpo cet été ? Avec leur pick 2 de la draft et d’autres actifs, San Antonio pourrait monter un package attractif pour les Bucks.
« Est-ce que tu vois dans les 10-15 prochaines années de la carrière de Victor Wembanyama combien de fois tu vas avoir l’occasion d’associer Wemby à un joueur aussi fort que Giannis ? Ça va pas se reproduire non plus tous les ans », argumente-t-on.
Certes, les timelines sont différentes – Giannis a passé la trentaine tandis que Victor est très jeune – mais l’opportunité d’associer Wembanyama à un double MVP, champion NBA et MVP des Finals est tentante. « C’est vrai que c’est une opportunité pour Victor de jouer avec un joueur quand même double MVP, champion NBA, MVP des Finals. »
Les Spurs disposent d’atouts intéressants pour convaincre Milwaukee : le pick 2 (potentiellement Dylan Harper), Jérémy Sochan, Devin Vassell, Keldon Johnson, et d’autres picks futurs. Tout dépendra de la volonté des Bucks de reconstruire et de la direction que Giannis souhaitera prendre pour la suite de sa carrière.
Avec le groupe actuel, les Spurs peuvent-ils prétendre aux playoffs la saison prochaine à l’Ouest ? « Quand tu es une équipe jeune par définition, tu ne peux pas vraiment avoir des objectifs définis. Regarde, en un an, Houston est passé de la 11e à la 2e place », rappelle-t-on. « Victor est un joueur au plafond sans limite. Dejounte Murray est un top joueur autour. Il y a des gars qui ont des bonnes mains. Personnellement, j’aime beaucoup Vassell. Keldon Johnson est aussi une bonne matière dans le cadre d’un trade, mais c’est un excellent joueur. »
La Draft et les Français
Enfin, un petit point sur la draft à venir avec plusieurs Français bien positionnés : « Je pense qu’on aura deux joueurs sur le premier tour : Tidjane Salaün et bien sûr Zaccharie Risacher que je vois entre 12 et 20, 15-20. Le petit Salaün qui joue à Cholet va être dans le premier tour. Noah Penda, je suis pas sûr qu’il soit premier tour mais tout haut du deuxième tour. Quant à Maxime Raynaud, il est en train de faire impression aux workouts qu’il y a à Chicago là, le combine. »
Une nouvelle génération française qui pourrait briller en NBA dans les années à venir, après l’éclosion de Victor Wembanyama cette saison.