Pacers vs Thunder : Analyse du Game 6 et Perspectives pour le Match Décisif

Pacers vs Thunder : Analyse du Game 6 et Perspectives pour le Match Décisif

Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans notre analyse du Game 6 des Finales NBA entre les Indiana Pacers et l’Oklahoma City Thunder. Un match qui s’est soldé par une victoire impressionnante des Pacers (108-91) et qui nous offre désormais un Game 7 tant attendu.

Un écart trompeur mais une domination réelle

Le score final de 108-91 ne reflète pas vraiment la physionomie du match. L’écart est monté jusqu’à 30 points à la fin du troisième quart-temps, poussant Mark Daigneault à jeter l’éponge dès le début du dernier quart. Un « garbage time » d’un quart entier en finale NBA, c’est suffisamment rare pour être souligné.

Indiana continue d’être insondable dans ces playoffs. On les pensait quasiment morts après le Game 5, avec notamment Tyrese Haliburton censé être diminué par une contracture au mollet. Pourtant, cette blessure ne s’est absolument pas ressentie durant le match.

Un Thunder méconnaissable

Oklahoma City a été totalement à côté de son basket. Comme l’a résumé Shai Gilgeous-Alexander après la rencontre : « C’était un match de merde ». Difficile de le contredire avec ces statistiques :

  • 91 points marqués seulement
  • 21 ballons perdus
  • 26% d’adresse à 3 points (8/30)
  • Une impression générale de jouer « dans la boue » selon Chris Singleton

Les premières minutes laissaient pourtant penser que le Thunder était prêt pour un « close-out game », mais l’équipe n’a pas su profiter des maladresses initiales d’Indiana. À mesure que le match avançait, les Pacers ont trouvé leur rythme tandis qu’OKC s’enfonçait dans ses difficultés.

Des leaders en difficulté

Le cinq majeur du Thunder a particulièrement souffert au tir extérieur :
– Luguentz Dort : 1/5 à trois points
– Chet Holmgren : 0/3, traversant le match comme une ombre
– Jalen Williams : 0/4
– SGA : 0/1

Sur les 21 ballons perdus par le Thunder, 8 sont venus de SGA. Quand lui n’est pas dans son match, quand il dribble trop, quand JDub dribble trop également, l’équipe perd sa fluidité. Comme l’a imagé Chris Singleton : « On avait l’impression qu’ils jouaient dans la boue, alors qu’Indiana jouait sur des patins. »

Le basket collectif des Pacers

Les Pacers ont montré ce qui fait leur force : un jeu collectif remarquable. Six joueurs ont terminé avec au moins 10 points. Le facteur X a été Obi Toppin avec 20 points à 4/7 à trois points, meilleur marqueur de son équipe.

Une séquence en particulier a symbolisé ce basket collectif : une action où le ballon n’a pas touché le sol, avec une sortie de balle, une deuxième passe, puis une troisième à l’opposé. « On avait l’impression de regarder les Spurs jouer de l’ancien temps », a commenté Chris Singleton.

La défense des Pacers a également été très bien orchestrée, notamment sur SGA. Dès qu’il posait le ballon par terre, les défenseurs arrivaient. Ils attendaient deux-trois dribbles et, quand il tournait le dos, ils intervenaient. Cette stratégie a été rendue possible par l’absence d’adresse extérieure du Thunder, permettant aux Pacers de resserrer leur défense dans la raquette.

Tyrese Haliburton : une blessure surestimée ?

La contracture au mollet d’Haliburton a été confirmée par le staff médical des Pacers, mais force est de constater qu’elle n’a pas semblé le gêner durant la rencontre. Il courait « comme un lapin » selon l’expression utilisée, n’étant limité ni défensivement, ni en attaque, ni au niveau du rythme.

Ce qui est presque étonnant, c’est qu’OKC n’a pas cherché à mettre davantage de pression sur le meneur des Pacers. On s’attendait à voir Dort lui « croquer le short » à chaque possession, mais Haliburton a finalement été plutôt tranquille. C’est d’autant plus surprenant que le jeu des Pacers part de lui.

Comme l’a souligné Chris Singleton, le jeu d’Haliburton est différent de celui de SGA : « Haliburton donne la balle puis va se positionner à l’opposé. Il ne va pas être à l’initiation de l’attaque, il va être dans la fluidité. Il va partir de loin, prendre ses écrans, et être là à la finition. »

L’avantage du terrain, un facteur toujours déterminant

On entend parfois que l’avantage du terrain n’est plus aussi important qu’à une époque. Pourtant, ces finales montrent le contraire. Jouer à domicile ou à l’extérieur n’a absolument rien à voir : l’adresse à trois points est généralement plus élevée à domicile, l’intensité et le rythme sont différents, et le public agit véritablement comme un sixième homme.

Cela est valable pour les deux équipes, avec deux salles où l’ambiance est particulièrement électrique. Le Thunder s’est battu toute la saison pour avoir cet avantage du terrain (68 victoires), mais cette défaite pourrait faire douter les hommes de Mark Daigneault.

Parallèle avec la série contre Denver

Le Thunder se retrouve dans une situation similaire à celle vécue contre Denver : une série à 3-2 en leur faveur, une défaite dans le Game 6 à l’extérieur, et un Game 7 décisif à domicile. Cela peut-il jouer dans les têtes ?

Chris Singleton s’interroge : « Ça me gêne qu’on parle de Denver et qu’eux parlent de Denver comme si tout est programmé. ‘On a perdu le match 6, on est rentré, on a réagi, on a gagné le match 7, on leur a foutu une claque.’ Est-ce que ça trotine dans leur tête ? »

Indiana, de son côté, n’a rien à perdre. Ils sont l’outsider ultime depuis le début des playoffs, n’ayant jamais été favoris après le premier tour contre Milwaukee.

Pascal Siakam, potentiel MVP des Finales

Un mot sur Pascal Siakam, auteur notamment du dunk des finales sur Jalen Williams. Le Camerounais fait tout bien et pourrait être le MVP des Finales si Indiana l’emporte.

« Il a changé de dimension. La plateforme des playoffs, la plateforme des finales a vraiment validé sa valeur », estime Chris Singleton. « Il fait tellement de choses pour cette équipe sans être flashy, sans être demandeur. Il choisit ses spots et il est à l’impact. Il est long défensivement, il court comme un lévrier. »

Vers un Game 7 historique

Le match 7 se jouera dans la nuit de dimanche à lundi (2h du matin heure française). Les matchs 7 ne sont pas toujours les plus beaux, débouchant parfois sur des blowouts, mais on espère une grande partie pour conclure cette série.

Quel que soit le vainqueur, ces finales NBA 2024 resteront mémorables. Comme le souligne Chris Singleton : « Pour les basketteurs, pour le basket, je trouve que c’est l’affiche rêvée. »

Les Lakers vendus pour 10 milliards de dollars

En marge des finales, une information majeure est tombée : les Lakers viennent d’être vendus. Mark Walter, 65 ans, devient le nouvel actionnaire majoritaire de la franchise la plus glamour de la NBA, pour la somme colossale de 10 milliards de dollars.

Mark Walter, qui possède déjà les Los Angeles Dodgers (baseball) depuis 2012 et les Sparks de Los Angeles (WNBA), ajoute donc les Lakers à son portfolio. La famille Buss, propriétaire depuis 1979 (Jerry Buss avait acheté l’équipe pour 16 millions de dollars), conserve 15% des parts. Jeanie Buss restera à la tête de la franchise pour au moins 2-3 ans, selon les termes du contrat.

Cette vente apparaît comme une bonne nouvelle pour les Lakers. Mark Walter est un propriétaire qui n’hésite pas à investir massivement dans ses franchises. Les Dodgers ont d’ailleurs été titrés deux fois depuis sa prise de pouvoir, et il n’a pas hésité à signer un contrat de 700 millions de dollars (sur 10 ans) pour s’offrir la superstar Shohei Ohtani.

Ce changement de propriétaire arrive à point nommé avant la free agency. S’il y a des luxury taxes à payer, les Lakers auront désormais les poches suffisamment profondes pour le faire sans hésitation.

Imudoka prolongé à Houston

Pour terminer, Ime Udoka a prolongé son contrat avec les Houston Rockets. Arrivé il y a deux ans après son passage controversé aux Celtics, Udoka a mené Houston à 52 victoires cette saison et une qualification en playoffs (élimination au premier tour).

La durée exacte du nouveau contrat n’a pas été précisée, mais cette prolongation valide le travail entamé. Les Knicks s’étaient montrés intéressés par ses services, ce qui a probablement accéléré les négociations. Selon Chris Singleton, Udoka pourrait devenir l’entraîneur le mieux payé de la NBA avec ce nouveau contrat.

Houston continue donc sa progression avec Udoka à sa tête, et semble n’être qu’à « un ou deux joueurs du haut du classement » selon Chris Singleton.

Rendez-vous lundi pour débriefer ce Game 7 qui s’annonce passionnant !